Arrêtez d’augmenter vos salarié.e.s, souciez-vous plutôt de leur bonheur au travail.

Pourquoi les CEOs devraient se préoccuper du bonheur de leurs employé.es ?
19 mars 2020 par
Arrêtez d’augmenter vos salarié.e.s, souciez-vous plutôt de leur bonheur au travail.
Allagi Société Coopérative d'Impact Sociétal, Jean-Philippe Wagnon

... et particulièrement au Luxembourg.

Avant d’y répondre, cherchons à comprendre ce que cache cet anglicisme « happiness at work » que beaucoup considèrent comme un oxymore, un gadget hype pour des quadras en quête de reconversion personnelle ? S’agissant d’une question qui touche à la condition humaine voire à l’intime de chacun.e, il est peu évident d’y répondre efficacement sans prendre le recul suffisant. Sur soi d’abord. Sur le monde de l’entreprise ensuite. Monde qu’il est nécessaire de connaitre de l’intérieur et d’appréhender dans sa diversité géographique et culturelle.

Avant toute chose, tachons de répondre d’abord à la question : c’est quoi le bonheur ? Ayant suivi un cursus universitaire en ligne (MOOC) auprès de l’Université de Berkeley (CA), je vous partage volontiers ce savoir. Les « Sciences of Happiness » définissent le bonheur selon deux vecteurs : les émotions positives et le sens dans notre vie. Bien que la recherche sur le bonheur soit relativement récente dans l’histoire humaine (40 ans tout au plus), nous savons que les émotions positives ainsi qu’une vraie trajectoire dans notre vie sont déterminants. Chercheuse émérite et incontournable sur ces questions, Sonja Lyubomirsk nous explique qu’il n’est pas vital d’embrasser les deux mais que, un « sens à la vie » et ressentir fréquemment des émotions positives sont fort liés. 

En clair, il est important de se trouver un sens à notre vie et parallèlement de vivre des moments heureux régulièrement. 


Nombre d’études récentes démontrent que le fait d’être dans un état positif régulier augmente la productivité de 31%, améliore les prises de décisions, accroit la collaboration et la créativité, et renforce notre capacité de résistance au stress. Sachez que dans la Grande Région la plupart des absences sont principalement liées à des conditions de travail dégradées et que les sociétés soucieuses d’un climat harmonieux jouissent d’un taux d’absentéisme quasi nul.
Autre avocat du bonheur au travail : La finance. Vous avez bien lu. La finance plaide également en faveur de la bienveillance au travail. Je parle ici de l’inexorable jeu où chaque salarié.e cherche perpétuellement à être augmenté.e. Quand je raconte à mes enfants que j’ai démarré ma carrière à Nice il y a 25 ans avec un salaire de 900 € net par mois, ils n’en reviennent pas. 

Alors évidement, j’ai plusieurs fois augmenté mes revenus depuis, mais en parallèle, j’ai été « victime » d’un phénomène que Dacher Keltner – directeur de The Greater Good Science Center à l’université de Berkely – appelle le « set point ». Nous sommes tous « doté.e.s » d’un état de bonheur moyen (une ligne de base). Et après chaque événement majeur de notre vie, qu’il soit négatif ou positif, nous retrouvons tout naturellement notre niveau de bonheur moyen initial, après quelques jours/semaines. Le même niveau. Inexorablement. Et il est vrai que, bien qu’ayant nettement augmenté mes revenus depuis mes débuts, je me suis très vite habitué à chaque fois à mon nouveau train de vie ; mon état de bonheur s’est chaque fois réajusté après quelques temps.

En d’autres termes, mesdames et messieurs les CEOs et CFOs, plutôt que de chercher à augmenter vos collaborateurs.trices, investissez plutôt dans des programmes d’harmonisation et de bienveillance au travail. Alors, solliciter des personnes telles que votre serviteur a certes un coût mais le retour sur investissement est triple.

  • Augmentation de la productivité 

  • Augmentation de l’engagement et réduction de l’attrition 

  • Amélioration de l’image de votre entité, aussi bien en interne qu’auprès de vos clients

Hâtez-vous de vous poser les bonnes questions et lancez un programme de Happiness at work pour des raisons de croissance économique ou pour d’autres raisons. Mais ne tardez pas, il se peut très bien que vos concurrents aient déjà entamé le leur.


Kamel ABID,

Coopérateur spécialisé à la mise en ouvre de la Bienveillance dans les organisations


Allagi, Société Coopérative d’Impact Sociétal à Luxembourg œuvre en ce sens. Sa mission : « Accompagner chacun, quel que soit son âge, à grandir en discernement et en humanité, à penser par soi-même et à réfléchir avec les autres, à argumenter, à être plus attentif, à respecter l'autre dans sa différence et le vivant dans son ensemble, autant de compétences pour construire une société plus juste, plus consciente, plus altruiste, plus heureuse.».




Arrêtez d’augmenter vos salarié.e.s, souciez-vous plutôt de leur bonheur au travail.
Allagi Société Coopérative d'Impact Sociétal, Jean-Philippe Wagnon 19 mars 2020
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